Dans l’article précédent, nous avons défini la médiation animale et l’avons distinguée des autres approches d’intervention. Intéressons-nous à présent aux compagnons impliqués dans cette pratique. 

 

Animaux partenaires d’intervention (API)

Nous les désignons sous le terme d’animaux partenaires d’intervention (API). Ces derniers sont sélectionnés avec soin pour leur tempérament stable, leur résilience, leur absence d’agressivité, leur maîtrise de soi ainsi que leur grande capacité d’adaptation. Les API doivent être intrinsèquement motivés à interagir avec les humains, entretenir un lien de confiance solide avec l’intervenant, et être capables d’exprimer une variété de signaux d’inconfort, permettant ainsi à leur humain de référence de répondre adéquatement à leurs besoins. Ils doivent également êtres spécifiquement formés à la médiation animale : cela implique un niveau minimal d’obéissance, une écoute attentive et soutenue envers l’intervenant, ainsi qu’une familiarité avec les types d’interactions propres au champ d’expertise visé. Enfin, les animaux issus de refuges nécessitent une évaluation rigoureuse et un accompagnement professionnel supplémentaire afin de s’assurer qu’ils sont aptes et prêts à participer à des interventions en toute sécurité et bienveillance. 

 

Contrairement aux animaux d’assistance, sélectionnés pour leur tempérament travaillant et leur entraînement rigoureux, ou aux animaux de soutien émotionnel, choisis pour leur tempérament tolérant et leur présence apaisante, les API sont des partenaires sociables et volontaires dans le cadre de la médiation animale. Ils interagissent librement avec les humains et conservent toujours le choix de participer ou non à une intervention. L’intervenant en médiation animale doit justement être formé pour reconnaître les signaux d’apaisement, d’inconfort ou de stress de l’animal, et bien connaître la personnalité ainsi que les besoins spécifiques de son API. Le consentement de l’animal doit être continuellement observé et respecté afin d’assurer des interventions éthiques et adaptées à son bien-être.

 

De plus, l’intégration d’un API dans une démarche thérapeutique doit répondre à un objectif précis, difficilement atteignable sans la présence de l’animal. Sa participation doit être limitée aux séances où sa présence est réellement pertinente, car un API peut rapidement se fatiguer s’il est sollicité au-delà de quelques heures par semaine.

 

Certaines situations contre-indiquent le choix de la médiation animale, notamment en présence d’allergies, de phobies, de traumatismes liés aux animaux, de comportements agressifs ou de personnes immunodéprimées. Une évaluation préalable des bénéficiaires et l’obtention d’un consentement libre et éclairé sont donc indispensables.

 

Une diversité d’animaux

Bien que les chiens soient les plus fréquemment associés à la médiation animale, d’autres espèces peuvent également jouer un rôle thérapeutique important.

 

Chats :

Leur présence calme et leur absence de jugement apparent en font d’excellents compagnons pour réduire le stress et favoriser l’apaisement. Leur indépendance peut aussi être un atout dans le travail sur les dynamiques relationnelles.

Chevaux :

Très populaires en thérapie, notamment en équithérapie, ils offrent une interaction unique grâce à leur taille et leur sensibilité. Toutefois, leur participation nécessite des installations spécialisées et un encadrement professionnel, ce qui peut limiter leur accessibilité.

Oiseaux :

Bien que les interactions soient souvent plus limitées, certains oiseaux capables de vocaliser offrent des échanges uniques. Leur présence peut contribuer à améliorer l’état psychologique des personnes.

Petits animaux (lapins, tortues, rongeurs, poissons, etc.) :

Moins intimidants et nécessitant moins d’entretien, ils sont souvent plus faciles à intégrer dans divers contextes. Leur contact peut être apaisant et stimulant, notamment pour les enfants ou les personnes anxieuses.

 

Chiens :

Sensibles et réceptifs, ils apprennent aisément et manifestent un enthousiasme naturel à interagir avec les humains. Leur présence apaisante, leur écoute inlassable et leur capacité à réduire le stress en font des alliés précieux dans les contextes thérapeutiques.

 

Une pratique éthique

Peu importe l’animal choisi pour la médiation, l’intervenant doit être formé à l’intervention ainsi qu’à l’éthologie, c’est-à-dire à la compréhension du comportement naturel de l’espèce. Cette connaissance lui permet de répondre adéquatement aux besoins physiques et émotionnels de l’animal. De plus, le bien-être animal est propre à chaque individu, car il dépend de sa perception et de ses attentes face à une situation. C’est pourquoi l’intervenant doit toujours réfléchir à la meilleure façon de respecter ce bien-être au centre de la médiation animale.

 

Le prochain article sera maintenant tourné vers les intervenants en développement de carrière et de quelles manières utiliser la médiation animale comme levier d’intervention.

 

Clémence Forget, conseillère en orientation
Dominic Daoust, conseiller en emploi
Article publié le .
14/7/2025
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